5 décembre 2017

Espace Diamant,
Ajaccio - 20h30

Temps restant

Présentation

En 1769, La République de Gênes cédait la souveraineté de la Corse à la France. Voltaire écrivait : « Il restait à savoir si les hommes ont le droit de vendre d'autres hommes ; mais c'est une question qu'on n'examinera jamais dans aucun traité ».
Comme souvent, Voltaire avait raison : que cette question n'ait jamais été examinée s'est vérifié sans désemparer depuis le XVIIIème siècle.

En 1769, Maria Gentile n'avait pas vingt ans. Elle habitait Oletta, un village du Nebbiu, cette région du nord de la Corse, qui doit son nom au brouillard. Elle était fiancée à Ghjuvan Guidoni.
Comme chacun sait, la Corse perdit la guerre qu'elle livrait à la France. La dernière bataille eut lieu à Ponte-Novu, le 8 mai 1769.
Dans Le Précis du siècle de Louis XV, Voltaire, que la Corse occupe beaucoup, en fit un commentaire qui frappa ses contemporains : «L'arme principale des Corses était leur courage. Ce courage fut si grand que dans un de ces combats, vers une rivière nommée Golo, ils se firent un rempart de leurs morts pour avoir le temps de recharger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire ; leurs blessés se mêlèrent parmi les morts pour affermir le rempart. On trouve partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que chez les peuples libres. »
Qu'on ne s'y trompe pas cependant : Voltaire était l'ami de Choiseul qu'il avait surnommé « Le Corsique » parce qu'il avait soumis l'île à l'autorité royale.

Durant l'hiver précédant Ponte-Novu, le Maréchal de Vaux installa le gros de ses troupes – soit plus de vingt bataillons auxquels il faut ajouter la cavalerie-, dans la plaine d'Oletta. Une conspiration fut dénoncée. Les conspirateurs, dont le complot n'avait pas vu le jour, furent arrêtés. Ils étaient cinq. On connaît leurs noms : Don Petru Leccia, Francescu-Antone Santamaria, Ghjuvan-Domenicu Cermolacce, Ghjuvan Guidoni, le fiancé de Maria Gentile, et Ghjuvan-Camellu Guidoni, son frère.
Le procès se déroula à Bastia. La paix était signée depuis quelques mois, mais ils furent condamnés pour crime de lèse-majesté. Cela signifie qu'ils subirent la petite et la grande question et furent roués vifs. On dit aussi qu'ils furent pendus.
Cette cruauté n'eut pas l'heur de satisfaire entièrement les vainqueurs. Ils l'aggravèrent de celle, inouïe, de l'interdiction de donner aux morts une sépulture. Ceux qui tenteraient de passer outre à cet ordre inique furent avertis : ils subiraient le même sort que les condamnés. Au péril de sa vie, Maria Gentile donna une sépulture à son fiancé, à son amour - u so caru.
Sans doute touché par la noblesse du geste de Maria Gentile, le Maréchal de Vaux gracia la jeune fille.
Le couvent d'Oletta fut le théâtre de cette tragédie. Le martyre de ces hommes est rappelé par une petite plaque, déposée sur l'un de ses murs.

Marie Ferranti.

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Galerie photos

Crédit : Armand Luciani

Prochaines représentations

20:30 5 décembre

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Espace Diamant

La pièce sera jouée le 5 décembre 2017 à Ajaccio.

18:30 14 décembre

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Spaziu Natale Luciani

La pièce sera jouée le 14 décembre 2017 à Corte.

21:00 15 décembre

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Centre Culturel

La pièce sera jouée le 15 décembre 2017 à Porto-Vecchio.

Anciennes représentations

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- Création le 15 Juillet 2016, Poghju d'Oletta, Place du village.
- 23 juillet 2016, Nonza.
- 30 Juillet 2016, Ile Rousse à la Casa Isulana.
- 22 octobre 2016, Bonifacio à l'Espace St Jacques.
- 26 janvier 2017, Bastia à l'Alb'Oru.

Biographies express et Paroles d’artistes...

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Myrddrina Antoni
Maria Gentile

Myrddrina, c’est le feu. Elle a pris ce rôle à bras le corps. Elle aime Maria. Au fil des représentations, elle l’est devenue. Sans parler de sa gentillesse, sa disponibilité, sa générosité, son amour du théâtre ! Travailler avec elle est un vrai bonheur !

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Océane Court-Mallaroni
Zita, la meilleure amie de Maria

Le rôle de Zita a été créé par Esther Cristiani, le 9 juillet à Poghju d’Oletta. Elle a campé une formidable Zita. Attendant un heureux événement, Esther a dû arrêter de jouer. Je voulais la saluer avant de présenter celle qui va la remplacer à l’Alb’oru.
J’ai rencontré Océane dans la maison d’Alex. Il faisait beau. Nous avons déjeuné et nous fumions sur la terrasse qui donne sur la mer, en attendant Océane. Elle venait de loin : Porto Vecchio. Ce fut un beau moment. Nous avons senti combien elle était attentive et déjà investie dans son rôle.

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Saveria Tomasi
Elisa, la cousine de Lilina et soeur de Mina

Saveria, c’est la grâce ! Elle débute au théâtre, mais nous lui avons fait confiance. Nous avons eu raison. Elle nous surprend à chaque nouvelle représentation.

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Doria Ousset
Mina, cousine de Lilina et sœur d’Elisa

Doria nous surprend toujours ! On la retrouve dans le rôle de Mina aussi pétillante que dans la vie. Une nature d’artiste qui s’épanouit sur toutes les scènes. C’est une fleur rare.

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Anna Rocchi
Lilina, la mère de Maria

Je connaissais Anna en tant que chanteuse. Je l’ai découverte comédienne. Le choix d’Anna s’est imposé dès qu’elle est apparue. Un charisme et une lumière qui n’appartiennent qu’à elle, un caractère fort, une voix bien posée et mélodieuse, naturellement ! Je l’ai vue s’emparer de son rôle, l’approfondir, le nuancer. J’attends beaucoup d’Anna. Je suis sûre qu’elle va être une des révélations de la pièce.

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Roselyne De Nobili Filippini
Anna-maria, la grand-mère de Maria

Pour ce rôle, nous avions auditionné plusieurs comédiennes – toutes excellentes. Roselyne nous a subjugués, Alexandre, Guy et moi. A la fin de l’audition, nous nous sommes regardés et nous avons dit : « C’est elle ! ». Il en va toujours ainsi.

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I Campagnoli, Guy Calvelli

Guy Calvelli est un des membres fondateurs du groupe de polyhonies I Campagnoli. Ils ont donné leur premier concert à Saint-Florent, en 1989. J’ai raconté leur histoire dans Les maîtres de chant (Gallimard 2014).
Tous les étés, ils tournent dans toute la Corse. Ils donnent aussi régulièrement des concerts sur le continent et en Suisse. Leur dernier album, Odisseu, est sorti en 2014 avec, notamment, des textes de Jacques Fusina et la version en langue corse de L’Hymne à l’amour d’Edith Piaf, traduite par Jacques. Un nouvel album est en préparation.
Le groupe est actuellement composé de Guy Calvelli, Didier Cuenca, Louis Crispi, Jean-Baptiste Lanfranchi et Isabelle Giannelli (violon).
Depuis 2013, Guy Calvelli anime avec Stéphane Biancarelli et moi-même le projet Cors’Odissea.

La musique de la pièce a été composée par Didier Cuenca. On entend aussi U lamentu di Maria Gentile, (Jacques Fusina- Guy Calvelli) et le premier couplet de Lamentu amaru ( Marie Ferranti–Guy Calvelli), interprété par Jean-Baptiste Lanfranchi.

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Quelques mots du metteur en scène

Alexandre Oppecini a assez de talent pour s’en tirer avec une pirouette : un rébus. (rébus I <3 et une dinde ( deprofil !)) Il faut lire qu’il aime les dindes. C’est ainsi qu’il surnomme les comédiennes. Je crois que je fais partie du lot, même si je ne joue pas dans la pièce !

Stéphanie Paoli, décors et costumes.

Stéphanie est dans ce projet depuis le début. Elle n’a épargné ni son temps ni sa peine pour créer, innover, chercher tout ce qui pouvait embellir la pièce.

« Chaque représentation est une nouvelle aventure et un nouveau défi pour moi: le charme du théâtre vivant avec une troupe choc and glamour. »

Et moi ? Parfois, je m’occupe de l’apéritif ! Autrement, je me contente de les regarder, les écouter, rêver…

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Biographies express

Marie Ferranti est écrivain. Elle vit à saint-Florent, en Corse et a publié une dizaine d'ouvrages aux Editions Gallimard dont La princesse de Mantoue (Grand Prix du roman de l'Académie française), Une Haine de Corse (Prix du mémorial de la Ville d'Ajaccio).

Dernier ouvrage paru : Les maîtres de chant (2014).

Alexandre Oppecini a assez de talent pour s’en tirer avec une pirouette : un rébus. (rébus I <3 et une dinde ( deprofil !)) Il faut lire qu’il aime les dindes. C’est ainsi qu’il surnomme les comédiennes. Je crois que je fais partie du lot, même si je ne joue pas dans la pièce !

En 2004, Alexandre Oppecini se forme à l’art dramatique auprès de Robert Cordier à l’école Acting International à Paris.
En tant qu’acteur, il joue dans plusieurs pièces de théâtre entre Paris et la Corse (« Caligula », « La cuisine d’Elvis », « Scènes de Chasse en Bavière »...)

Très vite, il se dirige vers l’écriture et la mise en scène en montant sa propre compagnie en Haute-Corse, La Compagnie Spirale. Avec la compagnie, il crée « Roméo et Juliette : La rencontre » avec Leopoldine Serre et Robin Causse, « Bastia, anu dettu » avec Philippe Ambrosini, « L’Enseigneur » avec Rébecca Grammatyka.
Dernièrement, il écrit et interprète « T-REX (Chronique d’une vie de bureau ordinaire) » mis en scène par Marie Guibourt et crée le spectacle « Davia, La Sultane Corse », avec Hélène Roisin, Btisam Zitoun et Marie-Ange Geronimi.

Alexandre travaille aussi régulièrement à New-York avec la compagnie DiFfractions pour laquelle il a créé les adaptations en anglais de « Building » et de « Ring » de Léonore Confino.

Née à Cannes, Stéphanie Paoli grandit à Nice. Dès l'enfance, elle confectionne des costumes pour les spectacles de danse de sa soeur et pour ses amies de classe.

Après le Bac elle entreprend des études de modélisme à l'ESMOD.
Après un stage chez "Chacock" à Biot, elle travaille dans le secteur de la mode (bookeuse en agence de mannequin, casting, figurations, etc) et de la danse en région Paca.

En 1993, elle s'installe à Saint-Florent, en Corse. Elle réalise trois collections de vêtements sous le nom de "Jane Marilia". Durant plusieurs années, elle travaille pour des écoles de danse de la région et pour des conservatoires parisiens. En 2005, elle crée son atelier de couture " l'Atelier des couleurs " à Saint Florent et elle suit une formation en voilerie et sellerie marine afin de diversifier et compléter son activité principale.

   Raconter l'histoire de Maria Gentile, c'était aussi revenir à la poésie et à ce qui constitue la source de la tragédie : le chant.
   A la manière des aèdes, dans le Lamentu di Maria Ghjentile, Guy Calvelli incarne tour à tour la voix du narrateur et la voix de Maria qui raconte sa douleur, la terreur qui régnait au village, son acte désespéré. La voix excède celui qui l'emprunte, elle traverse le temps, remonte des Enfers, portant jusqu'à nous la voix embrumée des morts héroïques, reprenant cette lamentation comme un écho. La mélopée rend ce lancinement de la perte radicale.
   Le chant, doublé d'une forme d'héroïsme archaïque, lié à la superstition et à une croyance primitive, figura pour moi le fond de La passion de Maria Gentile.

   D'autre part, l'histoire contemporaine trouva un écho dans celle de Maria Gentile. A travers ce personnage, je voulais faire l'éloge de la désobéissance face à la barbarie et celui de la révolte, érigée en vertu.
   Enfin, la nouvelle barbarie issue de Daesh et le sort fait aux femmes, finirent de me persuader de la nécessité d'entreprendre l'écriture de cette pièce. La civilisation a besoin d'Antigone. Cependant, je n'aime pas excessivement la littérature « engagée » : j'ai le goût des histoires ténébreuses.

   Ainsi, j'ai d'abord vu en Maria Gentile une héroïne nocturne et solitaire. J'en ai composé une version noire, hérétique, peut-être. J'ai écrit une sorte de tombeau prosaïque, dont la brièveté ne s'explique que par la violence de l'amour dévasté de Maria pour Bernardu. Cela ne demandait aucune fioriture inutile, comme un coup de foudre funeste, qui l'aurait terrassée.

Marie Ferranti, Avant-propos La passion de Maria Gentile, à paraître le 2 février 2017, Editions Gallimard.

Le projet est multiforme. Il se construit durant trois années en plantant des balises marquantes, à la fois matériellement, dans des lieux précis, à la fois par des créations, relevant d’une culture immatérielle : celles que la rencontre, fortuite ou programmée peut enfanter. Le projet s’enrichit, en effet, des rencontres entre « les voyageurs » et les « populations sédentaires » visitées, lors du périple à travers l’île. L’association Cors’Odissea (Loi 1901) a été constituée, le président en est Henri Orenga de Gaffory, l'administrateur de l’association est Stéphane Biancarelli

Depuis quatre ans, un groupe restreint s'est constitué autour de ce projet. Il est animé par Marie Ferranti, Guy Calvelli et Stéphane Biancarelli. Armand Luciani pour Castalibre a en charge la communication : (affiches, photographies, site...) Des artistes les accompagnent d'une manière ponctuelle : Jacques Fusina, Ange Leccia, Jean-Paul Pancrazi, Takaki Takino, Jeanne de Petriconi, Yvan Rebyj, Claudia Battesti, Laurent Sylvani, Antoine Guidoni.

D'autres les accompagnent d'une manière pérenne. Le groupe I Campagnoli a participé à ce projet depuis le début, même si ses membres ont changé.

Des soutiens n'ont pas manqué. Ainsi, parmi les tous premiers : Mimi Allegrini, nous a ouvert les portes d'Olmi-Cappella, Alain di Meglio et Anne-Marie Zuria nous ont ouvert celles de Bonifacio ; puis, Pierre Chaubon, celles de Nonza, Antoine Vincenti, Poghju d'Oletta, Dominique Antoni, Santa Severa, Hélène de Meyer, Ile-Rousse... Les villes de Bastia ( avec Mattea Lacave, Delphine Ramos, Frédérique Balbinot) et Ajaccio en la personne de Marie-Jeanne Nicoli. Jean-Guy Talamoni nous a toujours encouragés et suivis.
Enfin, sans l'amitié et le soutien sans faille de notre président, Henri Orenga de Gaffory, nous n'aurions pas été aussi heureux. Henri est toujours là pour nous. Il nous ouvre sa maison, même à l'improviste, écoute, apprécie, donne son avis et ne manque jamais de nous soutenir en toute occasion.
Aujourd'hui, Cors'Odissea s'élargit, agrège, accueille tous les artistes désireux de créer des choses originales. Ainsi, la troupe constituée pour La passion de Maria Gentile, menée par Alexandre Oppecini, fait désormais partie intégrante du voyage.

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Licences d'entrepreneur de spectacles : 2-1075644 & 3-1075645

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SIRET : 807 767 659 0007 - Code APE : 9499Z